C’est (provisoirement) fini…

Et voilà, aujourd’hui fut la fin du marathon. La cérémonie de clôture de la formation des deux premières unités de protection civile a eu lieu.

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Pour l’occasion, le premier ministre s’est déplacé. Néanmoins, ce ne fut pas un long fleuve tranquille. Les luttes de pouvoirs, omniprésentes dans ce pays, sont réapparues. Profitant de la maladie du directeur général de la protection civile, le directeur de l’école de police et de protection civile a voulu marquer son territoire. Après avoir déguisé nos stagiaires en boy scout, il a tenté de tirer de manière outrancière la couverture à lui. La matinée n’a donc été qu’une gigantesque passe d’armes entre lui et moi. J’ai perdu la bataille des uniformes et de la communication. Mais j’ai gagné la guerre! Il ne sera plus directeur d’ici la fin de la semaine prochaine. Cette cérémonie sera le point d’orgue de mon séjour guinéen, mon chant du cygne, le ministère des affaires étrangères ayant décidé de me redéployer en Côte d’Ivoire pour étendre le concept des unités de protection civile à un autre pays de la sous-région. C’est dommage! Il y a encore tellement à faire en Guinée. Cette cérémonie a aussi été l’occasion pour moi de recevoir une nouvelle breloque de la main du premier ministre de Guinée suite à un violent feu d’appartement qui a touché Conakry au mois de mars.
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Désormais nos 200 hommes sont opérationnels pour porter assistance aux populations à l’intérieur du pays. La période du ramadan ayant commencé il y a 3 jours, ils vont profiter de quelques jours de permissions avant d’être déployés à Kindia et N’Zérékoré.
Pour ma part, je vais prendre un peu de vacances en France et retrouver mon fils avant de revenir en Guinée pour un mois, et lancer des actions dont je ne verrais pas l’aboutissement, mais que je suivrais avec attention.
Ce blog va donc être mis quelque peu en sommeil pendant 3 semaines. Bonnes vacances à ceux qui y sont déjà et bon courage pour les autres.

Heureusement, je ne suis pas malade.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de mon directeur général. Cette semaine aura été un marathon. Au milieu des milliers de choses à faire, l’une d’entre elles a pris une importance particulière. Réussir une évacuation sanitaire vers la France. Samedi soir, le directeur a été transporté d’urgence à l’hôpital. Les médecins locaux ont eu toutes les peines du monde à faire un diagnostic. Nous avons donc sollicité l’intervention de médecin français des hospices de Lyon en nous appuyant sur les contacts que nous avons là-bas. Diagnostique: ulcère cancéreux. Et c’est là que l’on prend conscience de la qualité de notre système de santé. Ici pas de sécurité sociale. Tous les soins sont payants. Les fonctionnaires voient leurs soins pris en charge, mais sous certaines conditions.
Visite à l’hôpital de Donka, un des plus importants de la ville. Découverte.

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Le directeur est installé dans un des services de pointe et dans une chambre tout confort. Voici l’exemple de la chambre type, prise à la volée.

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Je vous laisse imaginer les chambres collectives.Un vrai mouroir.
Une intervention, relativement simple chez nous devient impossible à pratiquer ici. Les besoins transfusionnel sont satisfait par les membres de la famille. Sans quoi, le risque est grand d’être infecté. Le sang se vend cher ici.
En France, les chances de survie à ce cancer sont de 95% (à son stade d’avancement). En Guinée le taux de survie est de 5%. Tout cela permet de méditer.
Après discussion avec le ministère, et l’implication des équipes des hospices de Lyon qui acceptent de ne pas être rémunérées pour réaliser l’intervention (travail sur temps de repos), les financements que nous avons pu dégager du ministère, et les économies du DG nous avons bon espoir de pouvoir le faire venir en France (je le précise sans que cela coûte le moindre centime à notre sécurité sociale).
Il se pourrait qu’il ait de la chance. Mais combien de Guinéens ne disposent d’aucune structure de soin.
Nous travaillons à développer la protection civile. Prochainement, les premières ambulances de service public pourront transporter les blessés. Pour les emmener où? Pas d’urgences, pas de salle de déchocage. Les quelques rares structures à peu près viables demandent des prix inaccessibles au commun des mortels.
Mesurons notre chance et relativisons. On parle en France d’un système de santé à la dérive. Une petite visite ici remettrait sûrement les pendules à l’heure de beaucoup.

Retour en Guinée… et à la réalité.

Après une petite semaine à Ouagadougou dans le cadre de l’action d’appui à la protection civile en Afrique, me voici de retour à Conakry. Cette période sera courte, car le 17 juillet je m’envole pour quelques jours de vacances bien mérités en métropole. La semaine promet d’être dense. Ce matin, intervention auprès des futurs agents de la protection civile pour cadrer l’action des 6 prochains mois.

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Ambitieux, quand je ne sais même pas où je vais les cantonner en fin de semaine prochaine. Il me reste enfin 5 jours pour trouver une solution pour les transporter et les nourrir pendant 2 mois. En fait, durant cette semaine, rien n’a avancé malgré les consignes précises laisser.
Pourtant, il y a 3 semaines lors de la venue des directeurs généraux tout semblait bien lancé.

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C’était sans compter sur l’inertie locale, qui fait que sans impulsion forte venue du sommet rien ne bouge. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce métier, le matin vous traitez de problèmes liés au nombre de sac de riz nécessaire pour nourrir 200 stagiaires tout en cherchant 20 litres de carburant pour faire tourner un groupe électrogène, et l’après-midi , vous êtes avec le ministre pour discuter des investissements à prévoir pour le budget 2014. Bref, le grand écart, mais au moins on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Parallèlement à tout cela, il faut achever le verbiage technocratique que nous demande l’UE pour que les fonds qui sont liés à notre action soient disponibles pour la mi-août. Et là, c’est le pensum. Un concentré de paperasserie à vous donner des maux de têtes pour plusieurs jours. Bref, un truc pour « crapahuteur de moquette », tout ce que j’aime!

Sur le fond, ça avance, et c’est bien là l’essentiel.

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Un peu de changement

Cette semaine est une semaine de retour à la civilisation. je suis en séminaire à OUAGADOUGOU au Burkina-Faso. Après quelques heures de vol, je pose à l’aéroport international. Sur place une navette me récupère. Le changement est un choc. c’est le retour à la civilisation. Des feux rouges, un code de la route respecté, une ville organisée et « propre ». Bref c’est le choc. Passage en coup de vent dans la caserne de pompier qui jouxte l’hôtel. Elle a à elle seule plus de moyens que toute la ville de Conakry. Bref, la sensation est pour la même que celle que j’avais ressentie en quittant Haïti pour Saint-Domingue au lendemain du tremblement de Terre de 2010. Si j’en ai le temps, je tacherai de vous mettre en ligne quelques photos de la ville.

presque un mois de silence mais…

Je n’ai pas abandonné le blog, mais il faut reconnaître qu’entre les dysfonctionnements d’internet et la charge de travail actuelle, les occasions d’écrire quelques mots ont été rares. À la veille de la trêve estivale en France et pluvieuse en Guinée, nous sommes dans la dernière ligne droite de la phase de montée ne puissance de nos unités de protection civile. Depuis le 10 juin, 160 jeunes hommes et femmes sont en formation.secourisme, lot de sauvetage, déontologie … les cours se succèdent pour leur permettre de remplir leur mission.Tout cela ne s’effectue pas sans douleur.
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Il faut se battre pied à pied pour obtenir les moyens nécessaires à une formation de qualité. Depuis l’obtention de paire de chaussures en passant par le carburant, la nourriture et l’eau potable, il faut expliquer, souvent se fâcher, parfois « menacer ». Rien n’est simple et pourtant les choses avancent. Le 12 juillet, les 2 premières unités, soit un total de 200 personnes seront formées et disponibles. Il nous reste donc 15 jours pour convaincre les autorités guinéennes de leur donner ce qui nous manque encore: des casernes pour les loyers, et des véhicules pour leur permettre de se déplacer sur les interventions.
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néanmoins, les lignes commencent à bouger. Le chef d’état-major général des armées nous apporte son plein soutien, acceptant de nous accompagner auprès des autorités ministérielles pour appuyer notre action. Le directeur de cabinet du président de la République a demandé à nous voir pour savoir ce que la présidence pouvait faire pour nous appuyer. L’hostilité courtoise que nous avons dû affronter ces derniers temps et qui émanait de service craignant de perdre de leur influence devrait donc s’estomper.
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Dans le même temps, mes yeux se tournent vers une autre destination. Mon séjour en Guinée devrait s’achever très prochainement. Une nouvelle mission m’attend en République de Côte d’Ivoire. Fort de l’expérience guinéenne, on me demande de créer des UPC là-bas.
Mais nous n’en sommes pas encore là!

La flotte, c’est maintenant !

Cette fois, on y est ! La saison des pluies a commencé et des trombes d’eau s’abattent (pour l’instant uniquement le soir et la nuit), sur la ville. L’arrivée de cette pluie se couple avec une moiteur particulièrement pénible.
Le pire, c’est la nuit, car la pluie sur la tôle du toit ça fait… DU BRUIT, beaucoup de BRUIT.
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Un grand pas en avant…

Vendredi, nous avons fait un grand pas en avant. Pas en avant dans tous les domaines. La fin de la formation des cadres des sapeurs-pompiers nous a permis :
— de mener une opération de communication au niveau des politiques et du public.
— de renforcer le poids des sapeurs-pompiers au sein du ministère de la Sécurité,
— d’officialiser la création des deux premières unités de protection civiles, du moins dans leur ossature.
Tout n’est pourtant pas fini pour autant. Les Guinéens doivent maintenant mettre à profit ce qui leur a été enseigné et le transmettre aux 160 jeunes qu’ils auront à former à partir du début du mois de juin.
Après un week-end de repos bien mérité, il convient maintenant de préparer la seconde étape, la formation de la troupe. Le boulot nous attend donc !
Mais cela fait plaisir de voir que les choses bougent et que notre investissement n’est pas vain.

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Escale

Tout en assurant la formation au secourisme de ressortissants français, nous avons ce week — end tout mis en œuvre pour accueillir dignement l’équipage de la Frégate La Touche-Tréville qui faisait escale à Conakry. Comme à chaque fois, l’arrivée d’un navire de la Marine Nationale est l’occasion de mener des actions au profit des Guinéens. Pour nous il s’agissait de trouver des mécaniciens capables de remettre en fonction le banc de gonflage des bouteilles d’Air des sapeurs-pompiers. En parallèle, différents rendez -vous protocolaires ont eu lieu sur le bateau avec en particulier un cocktail donné par l’ambassadeur. Cette semaine sera particulièrement dense puisqu’elle marquera la fin de la formation de nos 60 sapeurs-pompiers. Il le restera plus qu’à préparer à assurer par eux même la formation de leurs recrues début juin.

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Débordé…

Ce mot résume bien la semaine, qui n’est pas terminée bien que nous soyons vendredi. Je suis parti lundi à Kindia pour réaliser des tests de sélection pour les futurs hommes du rang de nos sapeurs-pompiers. De retour hier soir, les choses événements se sont enchaînés d’autant que notre directeur général, unique soutien que nous avons, est sérieusement malade. Mon patron s’est donc débrouillé seul cette semaine, et durant les 2 prochaines semaines ce sera mon tour. Ce week-end sera studieux puisque nos missionnaires travaillent sur des formations de secourisme au profit des citoyens français résidant en Guinée et sur des audits de prévention pour renforcer la sécurité de bâtiment dépendant de l’ambassade de France. Dans le même temps, une frégate fait escale en Guinée et nous devons assurer des missions de représentations. Dans le même temps il faut préparer la fin de formation qui aura lieu vendredi, et les nouveaux stages qui seront guinéo-Guinéens (ce qui vous laisse imaginer le travail à faire) de début juin. Bref, on ne chôme pas, et je dois dire que je les journées ne sont pas assez longue pour faire tout ce qu’il y a à réaliser.
Mais passons aux images. Kindia.
Cette ville se situe à environ 150 kilomètres de Conakry et est le siège de la 1ère région militaire. Il me fallait sélectionner 60 postulats qui doivent intégrer le 3 juin la protection civile. Ces jeunes hommes sont dans un centre d’instruction depuis 3 ans. Ils sont logés et nourris, mais non soldés. Recrutés au sein des forces armées, après le putsch de Dadis Camara, alors que le pays ne pouvait se payer ce luxe, l’avènement de la démocratie à stopper net leur carrière militaire. Depuis, il faut les recaser. Les sélections ont été les mêmes que celles réalisées en Mars au sein des sapeurs-pompiers. Elles se sont déroulées avec le sens de l’organisation qui caractérise le Guinéen… ce qui a mis ma patience à rude épreuve. Au résultat, je n’ai, malheureusement que peu d’images de paysage à vous montrer. Je vous laisse néanmoins découvrir ces quelques clichés.
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C’est parti !

La pointe d’effort du semestre est entamée. Nous sommes parties pour un long marathon de 2 mois qui doit aboutir à la création de 2 unités de protection civile en Guinée. Après une mise ne route quelque peu laborieuse, les instructeurs français arrivés samedi ont pu prendre en main leurs stagiaires ce matin. Les premiers constats sont plutôt très favorables. le niveau en secourisme est globalement bon, et les stagiaires particulièrement motivés et attentifs. Nous verrons ce qu’il en sera après quelques cours purement théoriques. Le soutien logistique est enfin organisé et nous avons toutes les rasions de pensé que l’état final recherché sera atteint. Nos 60 stagiaires nous donnent pour l’instant toute satisfaction ce qui semble prouver que les sélections rigoureuses qui ont été organisées nous ont effectivement permis de sélectionner les meilleurs.

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